L’abdomen aigu est l’une des principales pathologies de chirurgie viscérale. Il représente le motif le plus fréquent de consultation chirurgicale au service des urgences et d’hospitalisation consécutive [3–5]. Des chiffres épidémiologiques concernant la prévalence exacte de l’abdomen aigu ne sont pas disponibles, car les causes de l’abdomen aigu sont le plus souvent documentées par organe. Dans jusqu’à 44,3% des cas, la cause ne parvient pas à être déterminée et il est alors question de «douleur abdominale non spécifique» [6–8]. Chez les patients qui remplissent les critères d’un abdomen aigu conformément à la définition, des causes gastro-intestinales sont le plus souvent retrouvées. Environ 10% de tous les cas sont attribuables à des causes extra-intestinales [1, 3, 6, 8, 9]. L’incidence des causes gastro-intestinales d’abdomen aigu dépend de l’âge des patients, car l’abdomen aigu peut ne pas être détecté chez les patients âgés, ce qui peut se solder par une issue fatale [10]. D’après la littérature, les causes gastro-intestinales les plus fréquentes d’abdomen aigu sont l’appendicite aiguë (6,7–28,1%), la cholécystite (2,9–31,5%), la hernie incarcérée (10–18,2%), l’iléus mécanique (4,1–45%), la perforation du tractus gastro-intestinal (2,3–18%), l’hémorragie gastro-intestinale (5%), l’occlusion des vaisseaux mésentériques (9,4%), la diverticulite (8,2–9%), la pancréatite aiguë (3,2–4%) et les maladies inflammatoires de l’intestin (0,6%) (6–8, 11–14). La figure 1 fournit un aperçu des maladies abdominales en fonction de la localisation.