Comme le montre la figure 1, l’anamnèse possède la plus grande valeur diagnostique. Lors de l’anamnèse, il est fondamental d’essayer de faire la distinction entre SDE, hypersomnie et fatigue diurne pour la pose de l’indication d’investigations électrophysiologiques, la pose du diagnostic et finalement aussi le traitement. A cet effet, il est utile au cabinet de médecine de famille de recourir aux questionnaires mentionnés ci-dessus, à savoir l’ESS et la FSS (tab. 1 et 2). Indépendamment des symptômes (SDE, fatigue diurne, troubles du sommeil, hypersomnie), il convient toujours d’interroger le patient de manière ciblée quant aux très fréquents troubles respiratoires du sommeil. Pour ce faire, il est recommandé d’utiliser un score très simple, rapide et bien validé pour l’évaluation du risque [10] (librement accessible en ligne sur
https://lausanne-nosas-score.com). Par ailleurs, il faut songer à d’autres maladies pouvant être à l’origine des symptômes, notamment à des maladies internes, telles qu’une insuffisance cardiaque, rénale ou hépatique avancée, à une hypothyroïdie, à des maladies infectieuses chroniques ou à des maladies consomptives (tumeurs). Certaines maladies neurologiques, telles que les suites d’un accident vasculaire cérébral, la maladie de Parkinson, les démences, les maladies neuromusculaires (avant tout myasthénie et dystrophie myotonique de Steinert), l’épilepsie et la sclérose en plaques, s’accompagnent elles aussi souvent d’une SDE et/ou d’une fatigue diurne. La fatigue diurne et la tendance accrue à l’épuisement sont souvent un symptôme dominant dans le cadre de maladies psychiatriques, en particulier en cas de dépression, de trouble anxieux ou de troubles somatoformes. Au moyen d’outils de dépistage de la dépression sous forme de questionnaires (par ex. «Beck Depression Inventory II» [BDI II]) ainsi qu’au cours de l’entretien anamnestique, il convient d’évaluer l’humeur du patient et ainsi une possible maladie psychiatrique en tant que composante causale de la SDE ou de l’hypersomnie. Bien entendu, une anamnèse médicamenteuse détaillée est également incontournable. Après l’anamnèse, l’indication d’un bilan de laboratoire de base est généralement aussi posée. En fonction du diagnostic de suspicion retenu, il peut être judicieux d’adresser le patient à un laboratoire du sommeil (si possible, avec une équipe interdisciplinaire neurologique/pneumologique/psychiatrique) pour des investigations complémentaires.