Les meilleurs résultats sont obtenus en combinant traitement médicamenteux, réadaptation et adaptation du mode de vie. Le traitement agressif des infections bactériennes est décisif. Les infections entrant le plus souvent en ligne de compte sont les infections urinaires, les sinusites et les granulomes dentaires. Si elles ne sont pas traitées, elles peuvent déclencher une poussée de SEP. Le tabagisme augmente le risque de survenue de la maladie et il est responsable d’une progression plus rapide de la SEP. La méthylprednisolone i.v. est employée pour le traitement d’une poussée, en particulier si la poussée déclenche des altérations fonctionnelles, c.-à-d. une altération de la mobilité, de l’activité ou de l’acuité visuelle (en cas de névrite optique). La méthylprednisolone peut éventuellement aussi être administrée par voie orale. Des infections bactériennes doivent être exclues ou traitées avant la corticothérapie (en cas d’infections urinaires non compliquées, une administration concomitante d’antibiotiques et de stéroïdes est possible). Pour le traitement des poussées, des corticostéroïdes à faible dose ne devraient pas être utilisés. Les immunomodulateurs privilégiés sont les interférons bêta, l’acétate de glatiramère, le tériflunomide B et le diméthyle fumarate. Remarque: Des leucoencéphalopathies multifocales progressives (LEMP) sont occasionnellement rapportées sous diméthylefumarate. Des contrôles étroits de l’hémogramme sont dès lors recommandés. Le natalizumab ou l’alemtuzumab par voie intraveineuse ou le fingolimod par voie orale sont des options en cas de survenue de poussées sous interférons bêta et/ou acétate de glatiramère. En cas d’évolutions particulièrement agressives, le natalizumab et l’alemtuzumab peuvent toutefois être utilisés en tant que traitement de première ligne. Dans certains cas, une chimiothérapie cytotoxique (mitoxantrone, azathioprine) peut devenir nécessaire. Il convient de veiller à un traitement adéquat des symptômes. Une spasticité peut représenter un appui majeur pour les membres inférieurs et leurs muscles affaiblis et faciliter les mouvements. Les médicaments myorelaxants incluent entre autres le baclofène, la tizanidine, le clonazépam, le diazépam et la gabapentine. La physiothérapie représente la principale stratégie pour le traitement des troubles moteurs et de la spasticité. Les troubles fonctionnels vésicaux surviennent sous différentes formes. Le traitement devrait être précédé d’un examen urologique. En cas de troubles fonctionnels vésicaux, les infections urinaires sont plus fréquentes. Des symptômes d’infections urinaires doivent dès lors être activement recherchés. Les anticholinergiques constituent le traitement de choix lorsque le volume d’urine résiduel est inférieur à 100 ml et que le patient présente une incontinence ou une impériosité mictionnelle permanente. Les substances les plus courantes sont la toltérodine, la solifénacine et le trospium. Elles sont associées à moins d’effets indésirables que les préparations plus anciennes. Les exercices du plancher pelvien sont utiles en cas d’incontinence d’effort. Les alpha-bloquants (alfuzosine, tamsulosine) sont parfois efficaces en cas de trouble de la vidange vésicale. Une tentative de traitement avec ces substances vaut la peine avant d’opter pour une vidange par cathétérisme intermittent. Si le volume d’urine résiduel excède sans cesse 100 ml, un cathétérisme intermittent (2–4× par jour) est indiqué. Il réduit les symptômes, prévient les infections ascendantes et améliore la qualité de vie. Une prophylaxie médicamenteuse (à long terme) contre les infections urinaires n’est pas indiquée. En cas de persistance des symptômes de vessie hyperactive, un anticholinergique peut être administré en plus. En cas d’incontinence urinaire sévère, de la toxine botulique peut être injectée directement dans le détrusor. Ce traitement rend nécessaire un cathétérisme unique régulier pour la vidange de la vessie. La constipation peut être traitée par des mesures médicamenteuses et diététiques. Les patients boivent souvent très peu parce qu’ils souffrent de troubles vésicaux. L’alimentation devrait contenir suffisamment de liquide et de fibres alimentaires. L’activité physique améliore la motilité intestinale. Un programme régulier favorisant la vidange intestinale est essentiel et peut être mis en œuvre par le patient lui-même. Les laxatifs qui augmentent la quantité de selles ou stimulent le péristaltisme peuvent être utilisés; dans les cas sévères, des lavements ou des suppositoires peuvent néanmoins s’avérer nécessaires. Le métoclopramide augmente la motilité de l’ensemble du tractus gastro-intestinal.