Women in Neurology

Dans une étude datant de 2013, les coûts des maladies neuropsychiatriques ont été estimés à 14,5 milliards d’euros par an, dont la moitié est imputée aux pathologies neurologiques et neurochirurgicales [1]. Cela est énorme et, en tant que neurologues, nous avons pour mission de poursuivre le développement de la recherche et la clinique afin de réduire autant que possible ces coûts pour la sociétéet de proposer des diagnostics et des thérapies plus efficaces. Pour cela, nous avons besoin de personnes ambitieuses.

Le numéro spécial 2020 a principalement été élaboré par nos collègues masculins, ce qui ne reflète pas la réalité clinique du 21e siècle. Parmi les neurologues en formation, 60% sont des femmes, ce pourcentage diminuant à mesure que le degré hiérarchique augmente. Dans ce dossier, ainsi que dans deux autres articles qui paraîtront ultérieurement, nous souhaitons compléter l’édition spéciale de 2020 par d’autres thèmes qui garantissent un traitement neurologique moderne et efficace tout en accordant une place centrale au travail des cliniciennes et chercheuses en Suisse:

Concernant la maladie de Parkinson (MP), il a pu être montré que la flore intestinale jouait un rôle essentiel dans l’apparition et la progression de la MP. Pour améliorer celle-ci et neutraliser une «mauvaise» flore intestinale, il existe plusieurs études qui examinent l’effet de la transplantation du microbiote fécal de donneurs sains. Les résultats très encourageants sont résumés dans l’article de D’Esneval et al. [2], même si une récente étude randomisée n’a pas montré d'amélioration clinique claire [3]. D’autres études sont nécessaires pour explorer encore mieux l’influence de la flore intestinale du donneur. La sclérose latérale amyotrophique, une maladie aujourd’hui encore grave et inévitablement mortelle, profite, elle aussi, de nouvelles études techniques génétiques et immunologiques (voir aperçu de Lascano et al. [4]). Il n’existe malheureusement pas encore de traitement curatif, mais des découvertes significatives ont été faites concernant les mécanismes pathologiques – dont il est à espérer qu’elles se traduiront bientôt par des options thérapeutiques. Il y a également du nouveau en épileptologie: le parcours diagnostique et thérapeutique après un premier épisode ou événement semblable à une crise est souvent fastidieux et n’est souvent pas effectué par des professionnels de la neurologie ou de l'épileptologie. Des données et propositions illustrant comment un processus diagnostique complet et rapide peut permettre d’économiser de l’argent tout en améliorant le pronostic sont décrites par De Stefano et al. [5]. Plus tard, paraîtront deux autres articles sur l’approche thérapeutique la plus récente en cas d’AVC et de sclérose en plaques.

La différence de visibilité entre les collègues hommes et femmes a été reconnue et regrettée par de nombreux neurologues, de sorte que nous avons fondé «Women in Neurology» (WIN) [6]. Entre 2013 et 2023, seulement deux des 13 prix de la SSN ont été attribués à des femmes [7]. Entre-temps, la SSN a elle aussi pris conscience de cet écart: le travail clinique du 21e siècle n’est plus réalisable sans collègues féminines, et WIN est ainsi devenu une partie intégrante de la SSN.